Histoires insolites (suite)

DE SINGULIERS TRIBUNAUX…

cochon
Cochon subissant le supplice de la roue

Quand on jugeait les animaux pour leurs crimes !

Dans le cadre de notre rubrique consacrée aux histoires insolites, voici quelques exemples de procès pour le moins singuliers. En effet, depuis la plus lointaine antiquité, il existait un usage qui consistait à sanctionner les animaux qui s’étaient rendus coupables de transgresser… la loi ! C’est ainsi que le Livre des livres préconisait la lapidation d’un bovin qui aurait causé la mort d’un humain après l’avoir encorné. Or, ce type de prescription s’étendit à bien d’autres espèces comme les taons, les chenilles, les sauterelles, les taupes et même les escargots ! N’oublions pas une certaine chèvre que l’on déporta en Sibérie à la fin du XVIIème siècle !
essaimToutefois, le premier procès d’animaux répertorié date du IXème siècle de l’ère courante. C’est à Worms en 864, que la diète jugea un essaim d’abeilles qui avait piqué un homme et provoqué son décès. Elle fut condamnée à être étouffée…
Mieux encore ! Même des mouches importunes furent sanctionnées ! Au XIème siècle, alors que Saint Bernard officiait dans son église, une cohorte de mouches s’agglutina autour de ses oreilles au point de gêner son prêche. Fort contrarié, il les excommunia ce qui entraîna la destruction, dit-on, des mécréantes dont on trouva le lendemain  les cadavres jonchant le sol de l’église. A préciser toutefois, qu’elles avaient probablement été victimes de la vague de grand froid qui s’était imposée durant la nuit…
On trouve également une singulière sentence à l’encontre d’un coq. C’est en 1471 à Bâle que ce volatile fut jugé parce qu’il avait pondu un œuf ! Soupçonné de « diablerie » parce qu’il avait enfreint les lois de la nature, il fut non seulement condamné à mort, mais brûlé comme les sorcières ! (Reste à savoir si ce jeune coq n’était tout simplement pas une petite poule un peu androgyne !)
Les chevaux ne furent pas épargnés : en 1639, un tribunal de Dijon condamna un cheval qui avait désarçonné son cavalier et dont la chute lui avait été fatale.
Les porcs ne furent pas épargnés non plus. Durant l’époque médiévale, ils jouissaient d’une grande liberté et se promenaient sans complexe dans les villes et villages. Or, en 1394 en Normandie, l’un d’entre eux fut soupçonné d’avoir dévoré un enfant. Il fut condamné… à la pendaison ! Plus tard, en 1547, c’est une truie et ses six porcelets qui furent accusés d’un crime analogue. La mère fut exécutée et probablement transformée en charcuterie, mais les porcelets furent graciés ! On estima en effet, qu’ils n’étaient pas fautifs car ils étaient victimes du mauvais exemple donné par leur mère…
Toutefois, plusieurs avocats trouvèrent l’opportunité de se faire les défenseurs des supposés animaux délinquants. Ainsi, en 1499 en Allemagne, un ours fut accusé d’avoir dévasté de nombreux villages. Son avocat (auto-commit d’office) exigea que son client soit jugé par un tribunal exclusivement composé d’ours en démontrant que c’était son droit d’être jugé par ses semblables. L’affaire en resta là…On suppose qu’il n’était pas aisé d’en trouver un certain nombre d’ours dont le passé était irréprochable.
ratsPour terminer notre rétrospective, citons Bartholomy de Chasseneux (ou : de Chassanée), un avocat français qui se distingua particulièrement en 1521 en défendant la cause de rats coupables d’avoir ravagé une récolte d’orge. Les rongeurs furent cités à comparaître, mais ne jugèrent probablement pas utile d’obtempérer. L’avocat justifia cette abstention : la citation en question n’avait pas été présentée à tous les rats de la région. Mais, comme les rongeurs n’obtempéraient toujours pas, l’avocat argumenta que la faute revenait aux chats des victimes plaignantes en expliquant leur duplicité. Ne se plaçaient-ils pas sur le chemin du tribunal pour effrayer les rats et dans l’intention de les dévorer ? Fort de cet argument, il réclama une caution afin de garantir la sauvegarde des rats lors de leur déplacement vers le tribunal, caution à la charge naturellement des plaignants. Ces derniers refusèrent tout net et l’affaire fut classée !
Une autre histoire insolite : l’énigme de la Mary Celeste
Page 2 : L’Agneau de Tartarie

9 réflexions sur « Histoires insolites (suite) »

  1. Petit partage à l’heure où le foot occupe nos « ondes », entre autre!!!! le 11/6/2016 ,une belle personne, Sophie Leleu, chanteuse et compositions pour harpe et voix, a donnée un concert dans la crypte de St Gilles, endroit magique! en terme de son et résonnance!, elle a chanté accompagnée de son harpe des chants anciens séfarades , sur les thèmes où les femmes communiquaient par chants la vie!!!!
    Cela a été un moment magique!!!
    Si votre curiosité vous pousse plus loin,Vous pouvez allez sur son site
    bonne lecture

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  2. Pour être insolite, l’histoire est insolite, et comme en 1340/1360 tout était à découvrir ; comment ne pas hésiter à ce « faire un nom » en usurpant le travail d’autrui puisque notre auteur aurait été débusqué quelques années après ses écrits ; alors …. et si Jehan de Mandeville avait été un affabulateur !..
    Le livre fut longtemps considéré comme un récit de voyage, fatalement mensonger puisque l’auteur décrit des terres qu’il n’aurait pas vues et se livrerait au crime habituel des géographes du Moyen Âge, la compilation – crime d’autant plus grave que Mandeville aurait pillé des voyageurs sérieux, Guillaume de Boldensele et Odoric de Pordenone. Le Livre des merveilles du monde est en fait une description du monde connu au xlve siècle, qui renouvelle par la forme choisie, entre récit de voyage et traité savant, le genre des Images du monde. Le monde décrit par Mandeville est un espace ouvert, intégrant l’Asie extrême-orientale, discutant les possibilités toutes théoriques de circumnavigation du monde, s’attardant à décrire précisément des itinéraires, insérant histoires, légendes et mentions fabuleuses dans un récit entrelacé de références bibliques et de considérations religieuses.
    Nous étions en 1340/1350 .. qu’en est-il en 2016 ? la nature humaine a t’elle évoluée ? devient-elle plus consciente ? ou y a -t’il encore des moutons qui suivent le troupeau sans se poser de questions ? hum hum qu’en dites vous ? Bien à vous esprit rebelle qui fait, grâce au site peepaulzine, la différence entre naïveté, vérité, certitude ! et qui garde en son coeur l’intelligence du « je ne sais pas » ce qui lui ouvre grand les portes de l’apprendre.

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  3. Une découverte qui n’était pas une galéjade …. Cette histoire m’interpelle au niveau du DOUTE ! Et oui ceux qui n’étaient pas présents lors de cette aventure, qui, entre parenthèses, n’est pas mise en doute à ce jour par les experts, montre que le doute de l’autre devient un frein à l’évolution de l’individu. En effet, celui qui vit une expérience sera malmené par le doute de l’autre, des autres, qui ne pouvant accepter cette dernière par ignorance, par peur, par méfiance, par perte de contrôle, va semer son doute non sur l’expérience mais sur la valeur humaine de celui qui l’a vécue comme le vent parsème les graines ça et là !… Ainsi l’expérience devra être reconnue par maintes et maintes autres personnes … pour que le soit disant imposteur soit réellement honnête !…. et nous …. Comment doutons-nous ? de nous ? de l’autre ? Comment la confiance en nous, en l’autre se développe t’elle ? Comment différencier le juste du mensonge ? Comment nous approprions nous l’expérience de l’autre ? Par déni ? Par acceptation ? Par rumeurs toujours nuisibles ? Qu’est-ce qui fait blocage en nous pour douter automatiquement ? Devenons conscient de nos manques, de nos blocages ? Apprenons à voir en nous notre mode de fonctionnement égotique et soyons vigilent. Le doute lorsqu’il devient médisance nuit gravement à tous, il est poison, et le poison tue !

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