Enquêtes très spéciales…

adam et eve michel Ange

 

 

UN SERPENT NOMMÉ DÉSIR 6ème partie : une mort annoncée
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Rachel FYL

Précédemment, après étude des versets 16 et 17, nous avions noté que les prescriptions données à l’Adam l’avisaient de ce qu’il peut faire et de ce qu’il ne peut pas faire. Nous en avions alors inféré qu’il n’avait pas connaissance des règles qui régissent la Création et qu’il ignorait donc l’étendue et les limites de son champ d’action. Voici une situation inconfortable lui interdisant toute initiative personnelle sans obtenir au préalable l’approbation d’Adonaï Elohim. Par ailleurs, et à ce stade de son existence, est-il seulement capable de prendre des initiatives ? Est-ce que le Projet du Créateur s’opposait à ce que le petit Adam s’affranchisse de Sa tutelle et cela, de toute éternité ? Voici une perspective peu probable… Pourquoi ? Il suffit de lire la suite du récit, depuis le verset 15 jusqu’au verset 19 pour vérifier nos hypothèses.

  • Toujours incapable de se déplacer seul, c’est Adonaï Elohim qui prend l’Adam pour le poser dans le jardin d’Eden. Franchement, il ressemble singulièrement à un personnage playmobil qu’un enfant déplace à sa guise, plutôt qu’à une créature animée ! Et pourtant, il a reçu un « souffle de vie » ce qui fait de lui un créature et non un objet !
    C’est alors que l’Eternel lui assigne deux activités : le travail et la surveillance. Cela signifie qu’il possède des facultés qui lui permettront d’agir en vue de produire quelque chose d’important pour l’accomplissement du Projet. Il est donc capable de faire et il dispose d’une faculté complémentaire : celle de surveiller ! Or, pour effectuer une « surveillance », il faut être en mesure de discerner si une activité se déroule correctement, selon des règles conformes au projet envisagé, sans être affectée d’une modification qui ne produirait pas le résultat escompté. Bref ! Il apparaît alors indispensable que notre petit Adam dispose des attributs qui lui permettront de reconnaître tout ce qui produit de bons effets et tout ce qui en produit de mauvais. Bref ! Le récit nous fait indirectement savoir qu’il est non seulement habile, mais également intelligent parce qu’il peut connaître et comprendre…
  • Or, les deux versets suivants viennent jeter un trouble… En effet, au verset 16, Adonaï Elohim indique à l’Adam ce qu’il peut manger, c’est-à-dire de « tout arbre du jardin ». Cela signifie qu’ayant besoin de se nourrir pour subsister, il aura à sa disposition tout ce qui est adapté à sa nature. Par contre, voilà qu’au verset 17, il lui est recommandé de ne pas manger de l’Arbre de la Connaissance du « bien » et du « mal ». En cas de transgression, il est prévenu des conséquences : il mourra… On peut alors s’interroger ! Pourquoi ne peut-il consommer du fruit d’un arbre qui lui accorderait les facultés de discernement essentielles à ses fonctions ? Si ce fruit est incompatible avec sa nature et que sa consommation entraîne sa « mort », comment peut-il obtenir la faculté de discerner ? A moins qu’il soit déjà doté de ces attributs et qu’Adonaï Elohim ne souhaite pas que l’Adam leur ajoute des capacités supérieures à celles dont il dispose ? Possible ! Mais…
  • Il nous faut donc comprendre la signification de cette « mort annoncée »… Est-ce qu’il cesserait d’exister ? Passerait-il de vie à trépas comme le sens de cette expression est communément admis ? En fait, elle est intéressante car elle fait allusion au passage d’un état à un autre état comme par exemple, être atteint d’une maladie puis en guérir.
  • Toutefois, il est clair que notre petit Adam n’est pas malade… Et pourtant, s’il transgresse la prescription, il passera de l’état qui est alors le sien en Eden, dans un autre état dont le récit ne nous donne pas d’indications manifestes. Tout ce que l’on sait de lui, c’est qu’il existe, mais qu’il ne bouge pas, qu’il ne se déplace pas, qu’il est fixe. Sa « manière d’être » (son état) est donc constante, immuable, stable, immobile, invariable. Or, nous savons que le contraire de cet état, c’est l’inconstance, la mobilité, l’instabilité, la variabilité. Bref ! Tout ce qui caractérise les modifications d’humeurs, de sensations, de sentiments, de désirs, tout ce qui entraîne l’alternance de sentiments de plaisir et de déplaisir. On peut alors admettre que dans le Jardin d’Eden, il est insensible à toute stimulation externe ou interne capable d’entraîner un changement de perception ou de sensation. Rien ne peut alors mettre en mouvement des réactions affectives incontrôlées, susceptibles d’altérer son discernement et ses sensations… En conséquence, si l’on s’en tient aux termes du récit, si l’Adam consomme du « fruit » de l’arbre de la Connaissance du bien et du mal, sa « mort » correspondra à un changement d’état de conscience.
  • Alors, le mot Eden signifiant « volupté, délices », on peut en inférer que notre petit Adam en ce jardin éprouve une délectation permanente que rien ne peut altérer. Le bienheureux ! Il aurait bien tort de transgresser l’interdit ! Cependant, quel est le dessein du Créateur ? A-t-Il envisagé de maintenir l’Adam auprès de Lui de toute éternité ? Pas vraiment… puisque le récit nous indique clairement qu’Il l’a conçu pour prendre une part active et importante dans l’accomplissement du Projet. Dans cette perspective, l’Adam devra donc être mobile, autonome, mais soucieux de ne pas porter atteinte aux règles établies pour assurer l’équilibre du Projet divin.

En conséquence, la seule perspective cohérente que nous pouvons envisager, c’est que l’Adam doit nécessairement changer d’état… et apprendre beaucoup de choses !
Oui, mais… comment ?

A suivre !
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